Les syndicats français de journalistes (SNJ, SNJ-CGT, CFDT-Journalistes), la
Fédération internationale des journalistes (FIJ), première organisation mondiale de la
profession, et son groupe régional européen (FEJ), se félicitent de la libération de
Loup Bureau détenu depuis le 26 juillet dernier après son interpellation à la frontière
entre l’Irak et la Turquie.
Encore une fois une forte mobilisation -du collectif de
soutien, des autorités françaises, des associations et des syndicats- a permis que ce
journaliste de 27 ans qui travaille notamment pour les chaînes TV5 Monde, Arte et le
site Slate, sorte de prison, après plus de 50 jours d’enfermement.
Loup Bureau, arrêté avec des images d’un reportage réalisé en 2013, était
soupçonné par la justice turque d’être lié aux YPG (une organisation considérée
comme terroriste par les autorités turques), selon l’acte d’accusation. La justice
turque avait rejeté par deux fois la demande de libération conditionnelle. A Mathias
Depardon, libéré en juin 2016 après un mois de détention pour « propagande
terroriste », il était reproché d’aider et de soutenir des groupes terroristes dont le
PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan). Dans les deux cas, le régime d’Erdogan
adresse le même message : circulez, il n’y a rien à voir, dans un contexte de purges
massives tout azimut après le putsch raté de 2016.
Les syndicats français n’oublient pas que cinq journalistes du quotidien turc
Cumhuriyet sont toujours derrière les barreaux de même que Deniz Yücel, journaliste
germano-turc employé par Die Welt et Oğuz Güven, rédacteur en chef de l’édition en
ligne du quotidien Cumhuriyet ainsi que beaucoup d’autres (158 à ce jour). Nous
n’aurons de cesse de nous mobiliser avec la FIJ et la FEJ pour obtenir leur
élargissement. La bataille pour la liberté de l’information et la liberté syndicale en
Turquie se livre aussi en Europe.