Zoom sur le reportage «Nouveau-nés du Donbass» par Maëlle Benazzi (stagiaire au Club de la presse Auvergne).
Roman Colas, correspondant AFP à Moscou vient de publier son reportage « Les nouveau-nés du Donbass ». Avec le soutien de la bourse de 2000€ « jeunes reporters » attribuée par l’UCP2F, il s’est engouffré au sein de la ville industrielle d’Avdiivka en Ukraine, qui a longtemps souffert de la guerre, impactant directement les citoyens ainsi que les naissances. Après tant d’années de désespoir, et une situation politique déplorable, la maternité, lueur d’espoir et de paix, semble faire oublier à la ville toutes les années d’hostilités endurées.
par Maëlle Benazzi (stagiaire au Club de la presse Auvergne).
Avdiikva ou la ville synonyme de la guerre en Ukraine située dans le Donbass ou ‘Le bassin houiller du Donets’ est partagée entre l’Ukraine et la Russie et met aujourd’hui toute son énergie à se reconstruire et à sortir de l’impasse à laquelle elle est confrontée depuis quelques années. Le reportage de Roman Colas et de la photographe Marion Péhée, raconte le quotidien de guerre des familles. La maternité de la ville semble être le seul endroit paisible malgré les bombardements: « les accouchements ont continué au plus fort des combats » souligne Roman Colas. Ce lieu, situé à proximité immédiate du front en Ukraine représente malgré tout ‘un havre de paix’ pour les mères Ukrainiennes, qui leur permet, le temps d’un instant d’oublier la douleur, la guerre et de rencontrer pour la première fois leurs nouveau-nés. Dans ce reportage touchant, les émotions sont au rendez-vous, avec des sages-femmes soucieuses de prendre soin de celles qui s’apprêtent à devenir mères malgré des bombardements incessants et un contexte terrible, une insertion au sein de la pauvreté et des mères souriantes malgré une sécurité plus qu’alarmante. Durant quatorze minutes Roman Colas plonge le téléspectateur au cœur d’une réalité frissonnante, mais positivée par de nouvelles naissances donnant un peu de renouveau à la ville d’Avdiikva, encore affaiblie par la guerre
Grâce à la bourse « Jeunes Reporters, accordée par l’union des clubs de la presse de France et francophone en 2018, Roman Colas a pu s’immiscer au cœur de l’Ukraine en répondant parfaitement au thème imposé du « Voir et dire la guerre ».
Un parcours enrichissant et déterminant
Avec un parcours scolaire intrigant, une licence de russe et de Sciences Politiques dans sa ville d’origine: Strasbourg: Roman Colas, qui, en 2014 a assisté à la révolution Ukrainienne et aux premières manifestations pro-russes en Crimée s’intéresse de près à l’espace Post-Soviétique.
En effet, ses mobilités «Après des reportages en ex-URSS pour la revue Gare de l’Est -aujourd’hui disparue – j’ai vécu huit mois au Kirghizstan, en Asie centrale, où j’étais journaliste pour le site d’actualité Novastan, tout en préparant le concours du CUEJ », semblent avoir été décisives dans sa poursuite d’études et son domaine professionnel: « J’ai terminé cette école en 2018, spécialisation JRI, et suis depuis août correspondant de l’Agence France-Presse à Moscou. ».
Dans le cadre de son emploi, il traite l’actualité ‘chaude’ de la région. Ce qui intéresse Roman Colas avant tout c’est le reportage-long, l’image et le journalisme à taille humaine: « Ce sont ces éléments-là que j’ai pu retrouver pendant les neuf semaines de tournage des « Nouveau-nés du Donbass ».