Actu Toulouse, La Voix du Cantal, l’Éveil Normand, Côté Brest, Le Petit Bleu des Côtes d’Armor, Le Pays Briard, La Croix du Nord, La Voix du Jura, La Presse de la Manche, le Courrier Vendéen, etc. : autant de médias qui appartiennent à Publihebdos. On a posé trois questions à Francis Gaunand, le patron de ce groupe de presse implanté dans toute la France.
Publihebdos, c’est aujourd’hui un acteur incontournable de la presse hebdomadaire régionale en France. Comment expliquez-vous ce développement ?
Il y a 15 ans à Publihebdos, il y avait 37 journaux au sein du groupe. Aujourd’hui, nous en faisons vivre 92. Cela, sous l’impulsion des nombreuses opérations de croissance externe que nous avons menées assez naturellement car le plus souvent ce sont les anciens propriétaires qui sont venus nous trouver. Nous ne sommes pas des collectionneurs de journaux. Mais là où nous pensions être en mesure d’être une solution pour un média local en difficulté, et si cela permettait de renforcer l’ensemble que constitue Publihebdos, alors oui, ça avait du sens d’intervenir. La plupart des journaux que nous avons repris étaient en péril, peut-être n’existeraient-ils plus aujourd’hui si nous ne les avions pas rachetés. En les adossant, ils se sont consolidés à un groupe, nous les avons sauvés. Et c’est ainsi que nous avons constitué au fur et à mesure ce qui est devenu le premier groupe de presse hebdomadaire en France. Avec cette vocation : soutenir les media locaux, mais aussi avec la volonté de réussir une entreprise.
Vous avez créé le site Actu.fr en 2017. Est-ce un agrégateur, un vrai site d’information ou une machine de guerre pour obtenir des annonces légales ?
Actu.fr, c’est un site multi-locale d’information. Au départ de cette plateforme, il y a une idée simple : permettre aux contenus locaux à potentiel – des belles histoires, originales que nous sommes parfois les seuls à raconter – de sortir de leur territoire pour aller chercher plus de lecteurs au régional, voire au national en associant nos marques locales qui créent de l’engagement avec la portée et la puissance de la marque nationale.
Notre spécificité, c’est de présenter une autre hiérarchie de l’information vue depuis les régions, produite par des journalistes professionnels, à partir de contenus originaux et d’histoires insolites qui se distinguent du copié-collé des principaux sites nationaux. C’est pourquoi notre capital repose sur les rédactions locales qui alimentent la plateforme : plus de 400 journalistes professionnels.
Au commencement de l’histoire, en 2017, on ne parle pas encore des annonces légales sur le web. C’est venu après, en 2020. Actu en bénéficie et c’est un plus qui accélère le développement, même si la plupart des habilitations départementales étaient déjà détenues par Publihebdos pour nos publications print.
D’après vous, quels sont les défis de demain de la presse hebdomadaire régionale ?
La priorité absolue pour la PHR est d’arriver à se transformer pour qu’elle conserve ses positions. Je crois beaucoup dans les vertus démocratiques du maintien d’une presse locale dynamique. Aux États-Unis, de nombreux titres locaux ont disparu et c’est préjudiciable pour le bon fonctionnement des institutions locales. Même si je pense que le print reste d’actualité, l’avenir est nécessairement numérique. Avec cette difficulté d’acquérir une taille suffisante pour envisager un modèle autosuffisant à terme. C’est pourquoi les titres de PHR devront plus collaborer entre eux voire se regrouper, c’est certain.