Arman Soldin touché par des tirs de roquettes Grad, le 9 mai 2023 a trouvé la mort alors qu’il était en reportage dans l’est du pays, près de Bakhmout. Le vidéaste de l’Agence France Presse (Afp) accompagnait des soldats ukrainiens à Tchassiv Yar, sur un terrain régulièrement visé par l’armée russe. L’Union des clubs de la presse de France et francophones (Ucp2f), en liaison avec de nombreuses associations, syndicats de journalistes, rend hommage à ce professionnel « très engagé, souligne Reporters sans frontières Rsf), dans sa mission d’information ».
« Avec ténacité, curiosité mais aussi une bonne humeur contagieuse, le coordinateur vidéo de l’AFP en Ukraine, rapporte l’Afp, Arman Soldin s’attachait depuis les premiers jours à raconter cette guerre qui entrait en résonance avec son histoire personnelle, lui qui avait fui à un an sa Bosnie natale pour la France.
A Bakhmout, ville ukrainienne que les forces russes assaillent depuis août dernier, il s’employait malgré la violence des combats à filmer la bataille militaire et les destructions engendrées.
Il racontait aussi la vie des gens ordinaires pris dans la guerre et cherchant à survivre dans le chaos. Comme cette femme s’occupant de son jardin à Tchassiv Yar, localité près de Bakhmout où il est mort, ou le livreur de pain à scooter sur les chemins du Donbass.
A Kiev, il avait saisi un moment de tendresse lors d’une partie de jeu vidéo en ligne entre un père enrôlé dans l’armé et son fils réfugié à l’étranger.
Ses images faisaient souvent le tour du monde. Et même après une longue journée de reportage transmis à l’AFP, on le voyait encore télécharger ses images sur les réseaux sociaux. Son obsession: relater au plus grand nombre ce qu’il avait vu de ce qu’il avait décrit comme « une guerre un peu à l’ancienne, en pleine Europe ».
Une enquête est lancée
Demandée par les associations et syndicats professionnels une enquête pour déterminer les circonstances du décès du journaliste a été ouverte par le Parquet national antiterroriste (Pnat), compétent en matière de crimes contre l’humanité et crimes de guerre, et a été confiée aux gendarmes de l’Office central de lutte contre les crimes contre l’humanité et les crimes de haine.
Huit journalistes sont morts sur le terrain dans les six premiers mois de la guerre d’Ukraine, dont deux journalistes reporters d’image de nationalité française, Frédéric Leclerc-Imhoff, de BFM TV, et Pierre Zakrzewski, de Fox News. Avec la reprise en intensité des combats récemment, Arman Soldin est le deuxième à trouver la mort en deux semaines : le journaliste et fixeur ukrainien Bohdan Bitik a été tué le 26 avril par un tir de sniper russe.
Illustration : cette image provient du compte Twitter du journaliste.
Comme l’indique le club de la presse de Bordeaux ( https://www.club-presse-bordeaux.fr/arman-soldin-fauche-en-ukraine-le-club-de-la-presse-dans-la-peine/ ) , on peut soutenir les journalistes sur le terrain via le Fonds de sécurité mis en place par la FIJ (Fédération Internationale des Journalistes) : https://donorbox.org/donation-to-the-ifj-safety-fund-for-journalists-in-ukraine