En trois tweet, le 30 décembre, Khaled Drareni a donné de ses nouvelles : « Je salue et remercie tous ceux qui sont solidaires avec moi, que ce soit ici en Algérie, ou ailleurs dans le monde, j’ai un moral solide, et ce depuis ma naissance. Ce ne sont ni la prison d’El Harrach dans laquelle j’ai passé une seule nuit, ni celle de Koléa où je me trouve depuis neuf mois, qui vont me démoraliser. Votre empathie et votre soutien, qu’il s’agisse de moi, ou du reste des détenus d’opinion qui se trouvent dans les quatre coins du pays, votre attachement à ce combat qui est celui de la liberté de la presse, représente pour moi une médaille d’honneur, une distinction qui restera gravée dans ma mémoire et mon cœur. Prenez soin de vos proches, et veillez à garder vos principes. Merci à tous ». Khaled Drareni, établissement pénitentiaire de Koléa. Numéro d’écrou : 22244 / Cellule 85 30/12/2020. Clément LABONNE, journaliste stagiaire de l’UCP2F fait le point sur la situation de notre confrère.
LIBERTÉ DE LA PRESSE – L’UCP2F au soutien de Khaled Drareni
Le combat est loin d’être fini. L’Union des Clubs de la Presse de France et Francophones (UCP2F) poursuit son soutien à Khaled Drareni. L’UCP2F souhaite rallier les mairies au mouvement de soutien lancé par Reporteurs sans frontières (RSF), demandant la libération du journaliste algérien.
FreeKhaled. Voici le hashtag choisi et diffusé par RSF pour sensibiliser l’espace public à l’affaire
Khaled Drareni. Pour rappel, le journaliste avait suivi et publié des articles sur les manifestations du Hirak (mouvement de protestations contre l’ancien président algérien Abdelaziz Bouteflika) à Alger durant
l’année 2019. Les publications sont jugées « subversives, fallacieuses et tendancieuses » par le gouvernement algérien en janvier 2020. Le 29 mars, Khaled Drareni est arrêté et incarcéré par la justice du pays. Il est accusé « d’incitation à attroupement non armé et d’atteinte à l’intégrité du territoire
national ». Le 2 décembre 2020, le gouvernement algérien décide de bloquer Casbah Tribune, le média créé par le journaliste.
Clermont-Ferrand, Lyon, Nancy… plusieurs villes françaises ont officiellement apporté leur soutien à la libération de Khaled Drareni. Par l’intermédiaire de Christophe Deloire secrétaire général de RSF, l’organisation souhaite rallier le plus de communes au soutien du journaliste de 40 ans. Depuis son emprisonnement, Khaled Drareni est devenu le symbole d’une liberté de la presse en danger, dans un contexte explosif. Le combat mené par RSF est prolongé par les différents clubs de la presse francophones, notamment dans les Hauts-de-France ou en Auvergne. L’interdiction de Casbah Tribune en Algérie, devrait intensifier l’objectif de RSF. Un objectif suivi par le Parlement européen qui demande la
libération immédiate de Khaled Drareni dans une résolution d’urgence votée le 26 novembre. Amnesty International, Human Rights Watch et treize autre organisations civiles ont rejoint la résolution avec RSF.
Dans un communiqué commun, elles estiment que « ce vote est un signal important face à l’intensification de la répression ». Bruxelles souligne en effet une détérioation des droits de l’Homme en Algérie. Dans son classement annuel de la liberté de la presse, RSF classe le pays en 146e position sur 180.
À ce jour aucune évolution quant à la situation du journaliste algérien n’est connue. Avec le blocage de Casbah Tribune, le gouvernement du pays a envoyé un message clair.